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SEPTEMBRE 2025

sur les grands chemins DE
PASOLINI 

AVEC RENÉ DE CECCATTY

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René de Ceccatty@Bernard Plossu

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Pier Paolo Pasolini DR

À peine l’Italie, la France et le reste du monde ont-ils célébré, il y a trois ans, le centenaire de sa naissance, que nous voici, à Chaminadour, prêts à rendre hommage à Pier Paolo Pasolini (1922-1975) pour rappeler qu’il est mort il y a 50 ans, dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975 et que les circonstances exactes de son assassinat n’ont toujours pas été éclairées par la Justice. 

Quelques intellectuels, écrivains, avocats, journalistes émettent cependant des hypothèses de plus en plus précises. Mais nous ne parlerons pas seulement de sa mort si emblématique ait-elle été.

Nous tenterons de retracer, avec nos sensibilités diverses, nos générations diverses, nos langages divers, le parcours de ce Prométhée du XXe siècle qui, né poète sous le fascisme, d’un père militaire et d’une mère institutrice catholique, est mort sous les coups de délinquants probablement achetés par des fascistes, terroristes ou au pouvoir. 

Il lui aura suffi de moins de trente années pour imposer sa voix de romancier-poète-cinéaste-agitateur des consciences au-delà des frontières d’un pays auquel il vouait amour et haine, et qui le lui rendait bien. Il devenait iconique et indésirable. Sa vocation pédagogique (qui le destinait à être un historien de l’art) a été vite contrariée par un besoin impérieux d’expression artistique et politique, et par des pulsions qui le projetaient hors de tout cadre conventionnel de vie, de création et de réflexion. 

Du Frioul de sa jeunesse qui l’a rejeté à la Rome bouillonnante de sa maturité et aux pays du Tiers-Monde, il a été l’un des principaux acteurs de la culture italienne de l’après-guerre, tant dans les librairies, que dans les rédactions de journaux et que sur les écrans. Inclassable catholique non croyant et communiste exclu du Parti, il transfigure le néo-réalisme par ses aspirations mystiques et par un langage que ne connaissaient avant lui ni le roman, ni la poésie, ni le cinéma, ni le journalisme politique ou littéraire. 

Une vie violente, Les Cendres de Gramsci, Mamma Roma, Théorème, Les Écrits corsaires, Salò, Pétrole : autant de titres qui firent scandale et révolutionnèrent l’usage de l’art pour changer la société. On se demande souvent : quel est l’héritage de Pasolini ? Nous nous réunissons pour jeter nos lumières et exposer aussi nos doutes sur ce poète du roman, du cinéma, de la politique.
Philosophes, romanciers, acteurs, poètes, chercheurs, traducteurs, cinéphiles, peintres, metteurs en scène, chacun de nous (dont certains l’ont connu de son vivant et ont collaboré avec lui, et d’autres sont nés plusieurs décennies après sa mort) a trouvé, à un moment de sa vie et de sa formation, en lui, un guide, un miroir, un modèle, un contradicteur, un provocateur, un ami-ennemi, un ange-démon, comme il aimait à les représenter dans son
Décaméron et dans ses Contes de Canterbury

Source d’inspiration ou de réflexion, que les cinquante années qui nous séparent de sa mort n’ont jamais tarie.
« Je suis une force du passé », « pauvre comme un chat du Colisée », « la disparition des lucioles », « Adulte ? Jamais… » Tant de formules et de fragments de poèmes sont devenus des slogans dans le
cœur de ses lecteurs. Tant d’images de ses films, tant de pages de ses livres ont bouleversé notre connaissance de l’Antiquité, de la sexualité, de la spiritualité, de l’amour filial, du cinéma, de la criminalité, de la perception esthétique, de l’action politique… et même de la chanson. 

Ce sont ces bouleversements et ces vibrations dont nous allons tenter d’être les témoins vivants et que chacun de nous espère relayer. Débats, projections, expositions, lectures, spectacles animeront ce dialogue avec une voix qui ne s’est pas éteinte le jour de son assassinat.
 

René de Ceccatty

Ancre 1

Programme 2025

JEUDI 18 SEPTEMBRE

 

Portrait du poète en poète

THÉÂTRE LA GUÉRÉTOISE DE SPECTACLE |

conférence inaugurale

14 h · René de Ceccatty.

conférences
15 h · Antonio Interlandi, Wilfried Touati : Pasolini en forme de rose.
16 h · Philippe Di Meo : Pasolini et la poésie frioulane : de la pulsion de régression à la crise de la représentation.

16 h 45 · Yorick Secretin : Poétique et métaphysique pasoliniennes. Ce qui traverse l’humain : chair, langage et sacré.
17 h 30 
· Patrick Chamoiseau : Édouard Glissant et Pasolini.

CINÉMA LE SÉNÉCHAL |

projection

21 h · Enquête sur la sexualité, de Pier Paolo Pasolini (1964, 1 h 32).

À la manière d’un «commis voyageur», micro à la main, le cinéaste Pier Paolo Pasolini parcourt l’Italie du sud au nord pour sonder les idées et les mots de ses compatriotes sur la sexualité et démonter la culture «petite-bourgeoise» des années 1960...

VENDREDI 19 SEPTEMBRE

Portrait du poète en esthète et voyageur

THÉÂTRE LA GUÉRÉTOISE DE SPECTACLE |

conférence

9 h · Hervé Joubert-Laurencin : La peinture biscuite – peinture et cinéma.

entretien
9 h 45 · Dacia Maraini, Ninetto Davoli*, Francesca Isidori : Voyage en Afrique, le Yémen et l’Inde, Maria Callas, Les Mille et une nuits.

conférence
10 h 45 · Pasolini sur les murs de Naples et de Rome : Ernest Pignon-Ernest commente le film Se torno (Si je reviens) - Ernest Pignon-Ernest et la figure de Pasolini, du Collettivo Sikozel (2016).

table ronde

11 h 30 · Ernest Pignon-Ernest, Chantal Vey, Dacia Maraini, Ninetto Davoli : À propos du poète esthète, les voyages de Pasolini, Pétrole. Modération : René de Ceccatty

 

Portrait du poète en romancier et cinéaste

conférences

14 h 15 · Gilles Leroy : Pasolini et les «mauvais garçons».
15 h · Agnès Vannouvong : Pasolini et la culture queer.
15 h 45 · Anne-Violaine Houcke : «Cette lumière si actuelle et que nous savons appartenir au passé : visions de l’antique».

projection

16 h 30 · La Ricotta, de Pier Paolo Pasolini (1963, 40 min).

Le film à sketches Rogopag fut à sa sortie attaqué par la censure en raison de cet épisode, La Ricotta, jugé blasphématoire...

table ronde

17 h 30 · Nathalie Castagné, Philippe Di Meo, René de Ceccatty : La traduction.
Modération : Francesca Isidori.

lectures et projection

21 h · Une intime absence, par Elisabetta Rasy et François Marthouret suivi de la projection de Médée (1969, 1 h 50).

*sous réserve.

SAMEDI 20 SEPTEMBRE

Portrait du poète en homme politique et théoricien

THÉÂTRE LA GUÉRÉTOISE DE SPECTACLE |

projection
9 h · Extraits de l’interview de Ezra Pound et du discours de Moravia au Campo de’ fiori.
conférences
9 h 30 · Jean-Philippe Rossignol : La destruction du Pouvoir. Pasolini et Vittorini, indociles.
10 h 15 · Hadrien Laroche : Pasolini et Genet, Pétrole et Un captif amoureux.
dialogue
11 h · Pierre Michon, René de Ceccatty.
conférence
11 h 45 · Georges Didi Huberman : À contrevues, à contretemps.

Portrait du poète en polémiste et dramaturge

conférences

14 h 15 · Elisabetta Rasy : Pasolini polémiste.
15 h 
· Arno Bertina, Yves Pagès : De Toto à La Ricotta, un humour à double tranchant.
15 h 45 
· Martin Rueff : Écrire dans une langue vivante ? Les Nouvelles questions linguistiques de Pasolini (1964) et la politique de la philologie.
Table ronde
16 h 30 : Sylvain Creuzevault, Antonio Calbi : Pétrole au théâtre.
Modération : René de Ceccatty.

​BIBLIOTHÈQUE DU GRAND GUÉRET |

décrochage

18 h 30 · Exposition d’Ernest Pignon-Ernest, en sa présence et exposition de Domenico Notarangelo : «Pasolini à Matera» (lieu du tournage de L’Évangile selon saint Matthieu).


CINÉMA LE SÉNÉCHAL |

projection
21 h 
· L’Évangile selon saint Matthieu, de Pier Paolo Pasolini (1964, 2 h 18).

le programme en pdf
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